• C’est durant les années soixante que William Kurelek peint plusieurs de ses tableaux les plus perturbants, véritables leçons de morale. La plupart de ces tableaux mettent l’accent sur la façon dont les sociétés communistes aussi bien que les démocraties capitalistes et libérales se sont détournées de Dieu.

    Le monde change énormément durant cette décennie. La crainte d’un conflit nucléaire s’intensifie partout dans le monde, alimentée par des évènements comme la crise des missiles de Cuba. Divers mouvements sociaux donnent la parole aux personnes marginalisées. Citons par exemple le mouvement des droits civiques, le mouvement des femmes ou celui de la contre-culture. La course pour la conquête de l’espace fait ressortir l’importance des progrès scientifiques et technologiques dans la rivalité entre les superpuissances pour la suprématie mondiale.

    Ces évènements influencent beaucoup Kurelek, jusque dans son art. Il prend également des mesures concrètes pour veiller à ce que sa famille survive à une éventuelle attaque nucléaire. En 1968, alors que son projet a déjà été dévoilé par les médias, Kurelek obtient l’autorisation de construire un abri nucléaire dans sa résidence de Toronto, dans une ancienne remise à charbon située au sous-sol. Par manque d’argent, cet abri ne sera jamais terminé. Toutefois, pendant la décennie qui suivra, Kurelek utilisera cet espace exigu et peu ventilé comme studio.